Un parti ouvrier indépendant est en construction (communiqué)

Publié le par moderato

Un communiqué du comité permanent pour un parti ouvrier indépendant

DANS son allocution du 10 février, Nicolas Sarkozy s’est félicité que « le Parlement vienne de voter la loi autorisant la ratification du traité de Lisbonne ». Il a précisé qu’il s’était engagé auprès de ses partenaires européens à le « faire approuver par la voie parlementaire », prétendant qu’il s’agissait là « du mandat » que le peuple lui aurait « confié » en l’ « élisant président de la République » . Enfin, Nicolas Sarkozy s’est félicité « de ce succès », car, « désormais, il y aura plus de démocratie, plus de responsabilité dans le fonctionnement de l’Europe. Les décisions seront plus contrôlées par les Parlements nationaux » ; il a appelé les citoyens à « dépasser les clivages des opinions et les oppositions du passé ».

Qui M. Sarkozy prétend-il tromper en affirmant qu’il pourrait y avoir plus de démocratie dans l’Union européenne avec le traité de Lisbonne, alors que le Parlement impose ce dernier contre la volonté du peuple, qu’il refuse de consulter par référendum ? Pendant que M. Sarkozy se félicite du vote du Parlement , chaque jour qui passe dans le cadre de l’Union européenne est un jour de souffrances supplémentaires pour le peuple victime des délocalisations, des privatisations, de la destruction des systèmes de santé, de protection sociale et d’instruction, de la destruction du Code du travail, des statuts et des conventions collectives en conséquence de la « concurrence libre et non faussée » imposée par le traité de Maastricht.

Qui ne voit que cette violation de la démocratie accélère la crise de décomposition des institutions économiques et politiques du pays, y compris dans la ville même du président de la République, où ce dernier recueille les fruits de sa politique de clientélisme tendant vers le népotisme?

Se félicitant de présider l’Union européenne dans les six prochains mois, Nicolas Sarkozy a annoncé : « Il faut pouvoir parler de tout : de la monnaie, qui n’est pas un sujet tabou, de la politique industrielle et commerciale, de la réciprocité en matière de concurrence ou des dérives du capital financier. »

Comme si le traité de Lisbonne ne reprenait pas le traité constitutionnel rejeté par le peuple !
Comme si le traité de Maastricht n’avait pas institué l’indépendance de la Banque centrale européenne
(BCE) par rapport à tous les Etats, comme si ce n’était pas celle-ci qui fixait les taux d’intérêt responsables des délocalisations, comme si la BCE était indépendante de la crise des « subprimes » et de la politique de la Réserve fédérale des Etats-Unis, comme si ce n’était pas le traité de Maastricht qui interdisait les aides de l’Etat et les nationalisations menaçant de « fausser la libre concurrence » !

Pour qui Nicolas Sarkozy prend-il les travailleurs de ce pays, victimes des délocalisations, de la vie chère et du blocage des salaires imposés par l’euro fort décidé par la BCE ? Mais chaque jour qui passe voit aussi grandir dans le pays la volonté de porter un coup d’arrêt à la destruction des acquis sociaux et démocratiques.

N’est-ce pas la mobilisation déterminée des chauffeurs de taxi qui vient d’imposer l’annulation d’une des dispositions du rapport Attali visant à déréglementer leur profession ? Animés de la volonté d’aider à l’unité des travailleurs et des organisations, les comités pour un parti ouvrier indépendant présenteront ou soutiendront des listes ouvrières d’unité dans plus de 250 villes.

Il y a urgence :
— Abrogation du traité de Lisbonne ! Rupture avec l’Union européenne !
— (Re)nationalisation des secteurs clés de l’industrie et des banques !
— Assemblée constituante souveraine
!

Paris,
le 12 février 2008
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Good!
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