Ca ne peut plus durer !

Publié le par moderato

Ça ne peut plus durer !

Un appel du Comité permanent pour un parti ouvrier indépendant


DES villes entières frappées par la fermeture des usines, les plans sociaux ou de restructuration, les licenciements. Des quartiers populaires où misère et précarité grandissent, résultat du chômage, de la spéculation, de la hausse des prix, du blocage des salaires et des revenus.

Des écoles, des lycées, des universités où l’instruction publique est saccagée (suppression de postes, réduction d’heures d’enseignement, fermeture d’établissements entiers ).

Des campagnes que les fermetures d’écoles, de bureaux de poste, de maternités, de perceptions transforment en désert un peu plus chaque jour;
Des départements où 240 hôpitaux sont menacés de restructuration et de fermeture…

Une même clameur monte chaque jour plus fort à travers les grèves et les manifestations qui s’amplifient :

“Ça ne peut plus durer !”


Au peuple qui n’en peut plus, Sarkozy a répondu le 24 avril : « Je continue. J’ai lancé cinquante-cinq réformes parce que tout se tient. Il faut accélérer les réformes. » C’est vrai : les cinquante-cinq contre-réformes sont liées entre elles et toutes sont reliées à l’Union européenne dont M. Sarkozy prend la présidence pour six mois le 1er juillet prochain.

Peut-on laisser faire ?

Pour faire passer les mesures destructrices dictées par l’Union européenne, le gouvernement s’attaque aux bases mêmes de la démocratie politique et de la République :

Il disloque la République : transfert aux régions de services
publics de l’Etat, premier pas vers leur privatisation/disparition au mépris de l’égalité des droits des citoyens ; disparition annoncée des départements et de 80 % des communes.

Il menace la démocratie politique avec une réforme constitutionnelle qui, entre autres, limiterait la vie politique à « deux grands partis ».

Il sape un pilier majeur de la démocratie : la liberté syndicale. Le projet de loi préparé sur la base de la « position commune sur la représentativité » institue, au nom d’un prétendu intérêt commun Etat-entreprises-salariés, un processus d’intégration des syndicats. Cette forme de néo-corporatisme modifiant dangereusement le rôle et la nature des organisations syndicales vise à favoriser les syndicats-maison aux ordres de chaque patron, à substituer les accords d’entreprise aux accords de branche et aux conventions collectives et, au bout du bout, à tout individualiser.

Peut-on laisser faire ?

Le comité permanent pour un parti ouvrier indépendant (qui prépare son congrès de fondation les 14 et 15 juin à Paris), déclare que l’origine de cette situation, c’est la soumission du gouvernement Sarkozy-Fillon et de tous les gouvernements qui l’ont précédé, aux diktats de l’Union européenne.

On peut le prouver sur chacune des mesures :

L’allongement à 41 puis 42 annuités pour le départ à la retraite ? C’est le sommet européen de Barcelone (2002) qui l’a décidé.

La suppression de 180 000 postes de fonctionnaire pour atteindre le « déficit zéro » en 2012 ? C’est l’application du pacte de stabilité.

La privatisation des services publics, c’est « l’ouverture à la concurrence libre et non faussée ».

Le travail obligatoire, déqualifié et sous-payé pour les chômeurs sous peine de suppression des allocations ? C’est la directive européenne sur
« l’activation des dépenses passives » Le blocage des salaires et des revenus et la flambée des prix ? C’est le cadre imposé par la Banque centrale européenne en application du traité de Maastricht.

La hausse des denrées alimentaires de première nécessité ? C’est le résultat de la politique des « quotas », de la mise en jachère, de l’arrachage, décidée par Bruxelles au plus grand profit des spéculateurs.

Le refus de « régulariser » les immigrés ? C’est l’application du système
Eurodat interdisant le regroupement familial et organisant les expulsions.

Et c’est vrai pour toutes les autres mesures.

Cette Union européenne, sa Banque centrale et son « Parlement », forment un instrument au service de la classe capitaliste, des multinationales et des spéculateurs du monde entier. Faut-il le rappeler ? 400 milliards d’euros, ce sont les profits réalisés par les entreprises françaises pour la seule année 2007 ! 200 milliards d’euros, c’est le total des sommes détournées de notre Sécurité sociale pour exonérer les patrons depuis 1992 ! C’est pourquoi le comité permanent pour un parti ouvrier
indépendant se prononce pour :

La rupture avec l’Union européenne, condition pour avancer vers l’union libre des peuples et des nations libres d’Europe.

La convocation de l’Assemblée constituante souveraine, permettant au peuple d’établir lui-même une authentique démocratie.
Qu’on partage ou non ces conclusions, quel travailleur, quel jeune, quel militant, quel responsable d’une organisation se réclamant du mouvement ouvrier pourrait-il accepter que les choses continuent ainsi ?

Qui pourrait s’opposer à la réalisation de l’unité sur les revendications communes ?

Le comité permanent pour un parti ouvrier indépendant soumet à tous les travailleurs, aux jeunes, à la population la proposition d’appel d’urgence ci-dessous. Cet appel, nous le proposons à la discussion et à la signature massive de tous. Le comité permanent demandera également à rencontrer les responsables de tous les partis se réclamant du mouvement ouvrier et de la démocratie afin de leur soumettre cette proposition.

Aux uns et aux autres, nous faisons la proposition suivante : n’est-il pas nécessaire de réaliser l’unité sur les revendications essentielles ? N’est-il pas urgent d’aller les porter ensemble en manifestation nationale au gouvernement ?


Appel d’urgence

L’heure est grave. Est-il possible de se réclamer de la démocratie, de la défense des intérêts du peuple travailleur sans se prononcer pour la réalisation immédiate de l’unité sur les revendications vitales de la population ?

  • Augmentation générale des salaires des pensions et minima sociaux.
  • Abrogation de la mesure visant à passer à 41 annuités, retour aux 37,5 pour tous, public-privé, pour un départ à la retraite à taux plein.
  • Arrêt des plans de licenciements, renationalisation des secteurs clés de l’industrie et des banques.
  • Rupture avec la politique de quotas et de jachère de la PAC, nationalisation des centrales d’achat de l’agroalimentaire, maintien des coopératives et de leur statut.
  • Annulation du plan Larcher-Evin-Sarkozy de fermeture de centaines d’hôpitaux.
  • Retrait du projet de loi de régionalisation-privatisation de la Sécurité sociale.
  • Rétablissement des 11 500 postes d’enseignant supprimés pour permettre aux jeunes d’accéder à l’instruction et aux diplômes nationaux. Retrait du plan de suppression de 180 000 postes de fonctionnaire.
  • Retrait du projet sanctionnant les chômeurs.
  • Non à la réforme constitutionnelle visant à la liquidation des partis politiques ;
  • Non au projet de loi sur la « représentativité syndicale », respect de la loi de 1884.
  • Abrogation de toutes les lois et directives visant les immigrés, composante de la classe ouvrière.
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