L'Hôpital d'Orsay serait-il menacé de fermeture?

ENTRETIEN AVEC LE MAIRE D'ORSAY, DAVID ROS (PS)
le 6 juin 2008

Le comité des Ulis-Orsay pour un parti ouvrier indépendant a été reçu par le maire d'Orsay, M. Ros, président du conseil d'administration de l'hôpital d'Orsay le 6 juin. Orsay figure avec Dourdan, Étampes, Arpajon et Juvisy dans la liste des hôpitaux menacés publiée dans la presse, liste de 240 hôpitaux menacés de perdre leur service de chirurgie ou leur maternité par le rapport Larcher pour cause d'activité inférieure à des nombres arbitraires : moins de 4000 actes de chirurgie par an, moins de 1000 accouchements.
Rappelons qu'avec le seuil de 600 accouchements par an, c'est la moitié des maternités qui ont fermé dans notre pays !
La délégation a exposé ces faits à M. Ros, lui a fait part des nombreuses signatures recueillies sur la pétition adressée au Président de la République M. SARKOZY, à M. LARCHER, au Préfet de l’ESSONNE, exigeant le maintien de tous les hôpitaux, avec tous leurs lits et services, avec tout leur personnel et lui a demandé ce qu'il comptait faire comme maire et comme président du conseil d'administration de l'hôpital d'Orsay.

Pour M. Ros, le rapport Larcher est choquant. Il va tout faire pour défendre l'hôpital d'Orsay qu'il ne croit pas menacé pour l'instant. Il a rencontré le directeur qui est à la fois celui de l'hôpital d'Orsay et celui de Longjumeau, ces deux établissements étant liés. Selon le directeur, il n'y a pas de menace, il y a même un projet d'agrandir la pédiatrie.

M. Ros pense que la maternité n'est pas en cause car elle vient d'être rénovée, deux salles lui sont réservées au bloc opératoire mais, si on enlève la chirurgie, elle risque de « tomber » à terme. Il est convaincu de la volonté des chirurgiens de maintenir leur service à Orsay, face à des craintes concernant l'avenir de la chirurgie viscérale.

M. Ros pense néanmoins que certains services de chirurgie faisant appel à des équipements de pointe très coûteux pourraient être optimisés et mis en partenariat entre hôpitaux proches. Il reconnaît lui-même que cela représente un jeu fragile car en abaissant le nombre d'actes de spécialités dans un établissement on risque de descendre en dessous du seuil des 4000 actes et conduire au démantèlement. Il affirme vouloir garder chaque activité de chaque établissement, quelles que soient les dispositions du rapport Larcher.
En 2000, à Orsay, selon lui, la chirurgie a fait plus de 4000 actes et la maternité un peu plus de 1000 accouchements. Budgétairement, Orsay est excédentaire, une exception en Ile de France. Son collègue, maire de Juvisy, se bat pour conserver sa maternité et craint qu'on lui retire la chirurgie pour l'intégrer à Longjumeau.

La délégation a insisté sur la nécessité de garder tous les services à Orsay vu l'immense territoire dépendant de cet hôpital : Les Ulis, la zone de Courtabœuf, Orsay, Bures, Gif, la faculté, le CEA, le plateau de Saclay, sans évidemment engager une concurrence avec Longjumeau ; que l'hôpital est par définition un service de proximité, que le service des urgences impose 24 heures sur 24 les services de chirurgie, anesthésie, radio et laboratoire ; que supprimer la chirurgie liquiderait les urgences et donc amorcerait la dégénérescence de l'hôpital ainsi conduit à ne plus s'occuper que de "la prise en charge du handicap, des soins de suite et du grand âge" comme le suggère le président de la Fédération hospitalière de France (FHF), Claude Evin, qui approuve le rapport Larcher.

Par ailleurs, la délégation a fait remarquer que les travaux récents de rénovation à Orsay n'étaient en rien une garantie : l'opération de l'hôpital Sud francilien suppose la destruction de deux hôpitaux (Evry et Corbeil) dont un est très récent, sans parler des abattoirs de la Villette détruits à peine construits …

La délégation a suggéré à M. Ros de présenter une motion au prochain conseil d'administration de l'hôpital (fin juin) exigeant le maintien de tous les services et de tous les personnels.

M. Ros est réticent à faire une motion à partir d'on-dit. La délégation lui a montré les articles de presse qui reproduisent les cartes de l'atlas de la FHF où figurent les établissements menacés. Il nous parle alors d’une nécessaire mobilisation. D’après lui le maire de Longjumeau va faire construire un nouvel hôpital à Longjumeau…
Il déclare en parlant de la motion, qu’elle devrait plutôt émaner des représentants du personnel et qu'il la soutiendrait. Sinon, il fera lui-même une motion, mais au CA de septembre qui lui paraît plus approprié.

M. Ros nous déclare qu'il va faire acheter l'atlas de la FHF et que nous pourrons le consulter.

La délégation du POI

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