La démocratie participative vue des Ulis...

Publié le par moderato

La liste de la candidate socialiste aux Ulis, dans une «adresse au personnel communal» déclare que «La démocratie participative structurera toute la vie municipale. Elle sera à la base de nos relations avec les habitants ».

(1) Qu’est-ce que la « démocratie participative » ?

Selon les mots mêmes de ses plus ardents défenseurs, le démocratie participative consiste à «amener le politique à construire l’intérêt général autrement, à déterminer des dynamiques d’élaboration collective de conditions de “bien vivre ensemble”, à rechercher des pistes de travail pour combiner cette démocratie participative avec les mécanismes de la démocratie représentative, au niveau national comme territorial. Un cadre est à construire, qui permettra l’élaboration d’un nouveau partenariat entre les politiques, les associations et les organisations syndicales. »

Un sacré jargon, pour dire quoi, au fond?

(2) D’où vient cette notion de démocratie participative ?

Le Titre IV (partie I) du Traité Constitutionnel de l'Union Européenne définit " Le principe de la démocratie participative " en précisant que " les institutions de l'Union Européenne entretiennent un dialogue ouvert, transparent et régulier avec les associations représentatives de la société civile" (article I-47 du Traité constitutionnel).

Quel en est le résultat? 80% des lois, des décrets procèdent, aujourd'hui, d'une Commission qui n'est élue par personne. C'est un fait. D’ailleurs, deux précautions valant mieux qu’une, le texte prévoit que le droit de pétition (un des points annoncés comme « positifs » de la démocratie participative) n’est vu que comme un outil «aux fins de l’application de la Constitution», c’est-à-dire, entre autres, respectant « la concurrence libre et non faussée», «l’amélioration des capacités militaires »... De plus, la Commission est libre d’y donner la suite qu’elle entend.

Le Traité de Lisbonne signé en 2007, qui reprend la quasi-totalité des termes du projet de traité constitutionnel rejeté par les Français et les Néerlandais en 2005, ne fait que conforter cette position sur la «démocratie participative ».

(3) Plusieurs questions se posent alors…

- Dans le cadre de la démocratie participative, peut-on encore s’opposer aux privatisations des services publics et doit-on demander aux organisations syndicales de les mettre en œuvre ; ceci à l’encontre de toutes les conquêtes arrachées par les travailleurs eux-mêmes?

 - Dans le cadre de la démocratie participative, doit-on accepter l’intégration des organisations syndicales aux institutions de l’Etat et des collectivités locales?

- Doit-on instaurer un régime corporatiste où les syndicats devraient «accompagner» les mesures de l’Union Européenne imposées aux gouvernements et aux collectivités locales ?

- Voulons-nous le corporatisme, dans lequel les syndicats remettent en cause eux-mêmes les acquis sociaux?

Non bien sûr ! La réponse est dans la construction d’un parti ouvrier indépendant, de lutte de classe, agissant pour l’unité des rangs ouvriers, combattant pour la démocratie contre le corporatisme, pour l’indépendance des organisations syndicales et militant pour sortir des institutions de l’Union européenne.

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